L ’apprentissage du lexique

 

(extrait du document d’accompagnement classe de 3ème  )

http://www.cndp.fr/secondaire/langanci/

 

Comme en 5 e et en 4 e ,le lexique est toujours abordé et mémorisé en contexte.

Toutefois,à l ’étude des champs lexicaux s ’ajoute en 3 e celle des champs sémantiques ;les élèves redécouvrent,dans une acception nouvelle,un mot qu ’ils avaient jusque-là rencontré dans un ou plusieurs sens différents ;ils réfléchissent aux liens qui unissent ces divers sens,et,avec l ’aide du professeur,récapitulent la chaîne qui va du sens connu aux autres sens.Une astérisque signale dans la liste du vocabulaire retenu les mots qui appellent plus particulièrement cette démarche. Comme ils le font en classe de français,les

élèves étudient aussi le rôle de la préfixation et de la suffixation :tantôt ils répertorient les effets d ’un préfixe (par exemple per :peroratio,perspicio...ou con ::colloquium,compono...),tantôt ils observent les variations de sens d ’une même racine en fonction du préfixe qui lui est adjoint ; ils s ’approprient ainsi la famille de verbes fréquemment employés en composition :fero,specio,gradior.Ils affinent leur connaissance des mots en apprenant la nuance de sens qui sépare un verbe simple de sa forme suffixée (par exemple,clamito fréquentatif de clamo ).À tout moment,ils tirent parti de ces travaux pour mieux maîtriser,grâce à l ’étymologie,le sens des préfixes et suffixes français,mais aussi des radicaux.Ils étendent ainsi leur lexique en français, prennent conscience de l’histoire des mots et comprennent mieux l ’orthographe française.

En fonction du Programme de 3 e ,le lexique de l ’abstraction,en particulier ses suffixations spécifiques (par exemple pour les noms -atio,-tas, tor,-tudo,4 e déclinaison en -us …),est l’objet d ’une attention spéciale. Des activités variées seront proposées aux élèves

dont des maniements parallèles des dictionnaires latins et français.

 

 

(extrait du guide pédagogique du professeur - enseignement des langues anciennes )

 

Collège –Lycée –pages 12 et 13

http://eduscol.education.fr/D0013/guide_pedago_prof.pdf

 

Sémantique : comment faciliter la mémorisation du vocabulaire ?

Comme on vient de le voir dans l'approche paradigmatique en morphologie, il convient de

favoriser une approche unifiée de la langue par ses noyaux, et non de procéder par empilement

de séances additives.

C’est pourquoi on s’efforcera de mettre en oeuvre les principes suivants dans l'apprentissage

du vocabulaire.

Dans le système interne à la langue

On sollicitera la mémorisation :

- par radicaux, avec les dérivés et les composés.

Exemples en latin : fides (fidus, fiducia, fidelis, confido, diffido, perfidia etc.. en allant jusqu’à

foedus) ;

Exemples en grec et en latin : φη µ . (phêmi) /fari (infans, fatum, fas, nefas, fabula, fama,

fateor, confiteor…). On se servira des dictionnaires étymologiques de P. Chantraine pour le

grec, de A. Ernout et A. Meillet pour le latin.

- par couples d’antonymes. Cette méthode est très féconde car elle permet de dégager les

structures fondamentales d’une société, d’une pensée, d’une langue.

Exemples en latin et en grec : les oppositions entre urbanus vs rusticus, privatus vs publicus,

. διος vs κοιν . ς (idios vs koinos), ingenium vs ars, horridus vs cultus, φ . σις vs ν . µ ος (phusis

vs nomos).

- en comparant des notions voisines pour préciser les nuances qui les distinguent.

L'exploration graduée de champs notionnels permet par exemple en latin et en grec de.parcourir tout l'itinéraire tragique en allant du hasard à la nécessité : casus, fors, fortuna, sors,

fatum / τ . χη (tukhê), µ εταβολ . (métabolê), κλ . ρος (klêros), µ ο . ρα (moira), . ν . γκη

(anankê)…

Dans le rapport de la langue ancienne au français et aux autres langues

- Comparer les mots latins aux mots français de même racine.

- Inclure systématiquement les rapprochements avec les langues vivantes étudiées par ailleurs,

autant que possible en construisant une cohérence des acquis lexicaux (voir VII, TICE et

langues anciennes, Tableaux et tableurs).

- Faire repérer et mémoriser, de la langue ancienne vers le français et les langues vivantes, les

préfixes et les suffixes les plus courants, ce qui permet de faire découvrir le sens des mots

nouveaux accessibles.

Gardons à l'esprit que le ludus, là encore, est une des clés de l'apprentissage, jusque dans ces

"boîtes à vocabulaire" où les élèves piochent régulièrement pour réactualiser ce qu’ils ont

appris. Exempla

Il ne faut pas craindre d’assumer l’apprentissage par coeur. Celui-ci portera sur des passages

courts, qui serviront dexempla et de références éclairantes pour l’élève. Il faut toujours mettre

le passage en situation, bien sûr : dans sa culture d’origine, dans son contexte, dans la situation

d'apprentissage où le décloisonnement a permis de le rencontrer. Chaque fois que possible,

mêler le jeu dramatique, le chant, les arts visuels à cet apprentissage.

On ne retient pas une formule pour la formule, mais pour la clé qu’elle représente, ouvrant

vers une conquête intellectuelle et vers un imaginaire.

L'usage du dictionnaire

Les langues anciennes sont extrêmement formatrices pour l’utilisation d’un dictionnaire. Or

l'expérience montre combien, lors d'une épreuve de version latine ou de version grecque, cet

objet est encore trop souvent une bouée et un leurre tout à la fois.

Une bouée, car on se précipite, dans un mouvement de panique, sur le Bailly, le Lacroix ou le

Gaffiot, avant même d’avoir lu le texte en entier, de peur d’être noyé dans l’inconnu. Un

leurre, car trop souvent on l’utilise comme un annuaire, cherchant à y dénicher la formule

exacte qu’il suffira de recopier, n’osant pas prendre assez de recul pour proposer sa propre

traduction. Il est donc important de conjurer les peurs nées de la perspective d'affronter le

texte, par une familiarité précoce avec de vrais dictionnaires.

On expliquera donc absolument dès le début du collège :

- comment identifier un mot à partir de ses différentes formes, reconnaître le vocabulaire

connu puis inconnu sous forme d’entrée de dictionnaire dans ses formes fléchies dans un texte,

- la méthode à mettre en oeuvre pour lire un article de dictionnaire afin de parcourir la

polysémie du mot ; on mettra très tôt les élèves devant un Gaffiot, un Bailly non abrégés, ou

en lien avec l'anglais un Liddell-Scott-Jones ou un Lewis and Short en ligne sur le site de

Perseus (en projection).

C’est ainsi faire prendre conscience aux élèves que traduire, ce n’est pas passer directement,

comme le fait croire l’usage d’un lexique préfabriqué, d’un mot dans la langue source à un

mot dans la langue cible : c’est d'abord pratiquer un inventaire des emplois, lancer une ou

plusieurs hypothèses sur le sens dans le texte, avant d'aboutir à une expression adéquate.

Entretenir l'idée qu'il existerait un lexique ad hoc immédiatement applicable à un texte serait

donner aux élèves une vision extrêmement limitative de ce qui construit le sens d’un mot. Un

logiciel comme Collatinus (voir VII, TICE et Langues anciennes) sera d’une aide précieuse

pour s’aventurer plus loin dans les différents sens d’un mot.

Cette mise en garde lexicographique vaut d'ailleurs tout autant pour l'acquisition du

vocabulaire en langue maternelle ou dans les langues vivantes étrangères.